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Vie pastorale

La Terre des Communs

La terre des communs, « Terra di u cumunu », regroupait autrefois les territoires d’usages collectifs destinés en grande partie à la pratique d’activités agricoles telles que l’agriculture et l’élevage ou encore la chasse et la pêche. Des constructions liées à l’activité pastorale y étaient permises les « stazzi », ou abris de bergers, bâtis tels que décrits sur la page suivante. Aujourd’hui, avec le développement du tourisme vert, ces terres sont également fréquentées par les touristes et les randonneurs.3

Dans le même temps, on constate un abandon progressif de la pratique pastorale en montagne : l’élevage traditionnel de chèvres et de brebis en période estivale en montagne a laissé place à l’élevage bovin durant toute l’année, sans réel contrôle, et avec des conséquences négatives d’une part sur le patrimoine bâti, qui n’étant plus utilisé, se dégrade progressivement (photo 5, photo 6 et photo 7) et d’autre part sur la biodiversité de la terre des communs, avec une augmentation des risques naturels comme les incendies.

De par l’histoire de la Corse, ce patrimoine culturel couvrait des surfaces importantes de « l’en deçà des monts » avant 1768. Ces espaces de vie communs ont par la suite été privatisés. Le déclin de l’activité agro-sylvo-pastorale au 20e siècle n’a laissé que peu de place à l’agriculture et à l’élevage que l’on pratiquait traditionnellement dans l’île. Aujourd’hui, les seules terres des communs qui restent sont les espaces de pacage situés entre 1000 et 2000m pour les élevages caprins, ovins et bovins et sont devenus propriétés des communes.

Par ailleurs, l’augmentation de la fréquentation touristique, telle qu’observée par exemple dans la vallée de la Restonica, lieu historique de transhumance des bergers du cortenais, a induit la transformation progressive des bergeries traditionnelles en pierre sèche en buvettes pour les randonneurs. D’autres bergeries sont également devenues des lieux de résidence secondaire alors qu’elles n’étaient que les abris traditionnels des bergers en période de transhumance. C’est la nécessaire régulation de cette situation qui a conduit à la mise en place d’une Opération Grand Site.

Il existe de nombreuses possibilités de mise en valeur de ce patrimoine culturel Corse à travers une meilleure gestion de la terre des communs : le renouement avec une activité pastorale traditionnelle, convenablement gérée et orientée, un développement du tourisme dans le respect du patrimoine naturel et bâti, alliés à une gestion et à un développement économique raisonnés des ressources naturelles comme la forêt.

La thématique de la « terre des communs », en tant que patrimoine culturel, n’est cependant pas réduite à la Corse. C’est une thématique mondiale, qui concerne et intéresse de plus en plus de monde. Un programme européen piloté par l’Office de l’Environnement de la Corse, le programme Commons, réunit à ce titre de nombreux partenaires autour de la Méditerranée. Le prix Nobel d’économie a d’ailleurs été attribué en octobre 2009 à Elinor Ostrom pour son « analyse de la gouvernance économique, et en particulier, des biens communs ».